Le sommet des BRICS (acronyme désignant initialement les Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) à Kazan, au Tatarstan, du 22 au 24 octobre 2024, est un évènement marqueur de l’histoire. Il révèle le changement dans l’ordre du monde depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022. Ce changement est majeur car il est un tournant après 500 ans de domination du monde par les peuples euro-atlantiques, ibériques, franco-anglais, russes et états-uniens. Mais les Etats-Unis d’Amérique sont allés trop loin dans leur tentative de dominer le monde après la chute de l’URSS. La Russie, héritière de cette dernière, a décidé de ne pas y être inféodée et a encouragé l’envie de revanche de tous les peuples un jour opprimés par les puissances maritimes. Cela s’est révélé juste après l’invasion de l’Ukraine par la Russie lorsque les Atlantistes ont tenté d’entraîner le monde dans l’isolement de cette dernière. Ce fut un échec, et les BRICS, groupe informel de pays, ont renforcé leurs liens pour contrer la domination de la finance et du commerce mondial par les Etats-Unis, qui utilisent leur monnaie et le système de paiement SWIFT pour faire la loi à leur avantage. En 2022 ils ont dépassé le G7 (Etats-Unis, Grande Bretagne, France, Allemagne, Italie, Japon et Canada) en puissance économique et démographique. Ils sont passés à 9 états depuis le 1er janvier 2024 et mettent en place leur propre système de paiement des transactions entre eux et au sommet de Kazan trente pays ont demandé à les rejoindre. Même le secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterrez, a participé à ce sommet. Que faut-il de plus pour alerter les Occidentaux que leur domination du monde est finie ? Que tous les BRICS créent une autre ONU ? Une ONU qui empêchera les génocides et qui punirait les génocidaires ? Une ONU qui ne serait plus sous la direction des vainqueurs d’une guerre qui s’est finie il y a 80 ans ? S’ils la créent les Occidentaux devront choisir entre la rejoindre ou en être exclus.
Sous peine de risquer la disparition sinon un affaissement substantiel, l’ONU doit se réformer, entre autres au conseil de sécurité où le véto d’un seul pays peut bloquer toute la chaîne de décisions en cours. La CISE appelle à cette évolution.
Frédéric Bendali
10 novembre 2024
CISE