Le sionisme n’est pas le judaïsme. Il est une expression politique d’un groupe de juifs européens vis-à-vis des expressions politiques des autres européens du XIXème siècle. Il n’a jamais eu les faveurs des juifs les plus orthodoxes . Actuellement il en est qui manifestent tous les jours depuis des années contre l’occupation sioniste de la Palestine. De nombreux juifs français sont anti-sionistes, comme l’Union Juive Française pour la Paix ou Tsedek, en France. Par ailleurs le sionisme juif est très minoritaire face au sionisme chrétien qui compte 40 millions de sympathisants aux USA. Ces derniers veulent que les juifs quittent les USA et ils poussent tous les gouvernements américains à fermer les yeux devant le génocide des Palestiniens. Ils poussent à la spoliation de leurs terres malgré l’opposition de la majorité des jeunes juifs américains. Celui ou celle qui aime les juifs ne veut pas qu’ils partent de leur pays pour aller tuer des innocents ailleurs. Ceux qui tolèrent cela n’aiment finalement ni les juifs ni les arabes.
Ci-jointe, nous transmettons une réponse à la tribune signée notamment par François Hollande et Manuel Valls qui demande d’assimiler davantage l’antisionisme à l’anti- sémitisme. Cette contre-tribune (ici) fait valoir l’argument du refus de l’inégalité des droits entre les palestiniens et israéliens, et l’urgence de réagir face au génocide en cours.
Elle a été censurée de fait par le Monde (ici) alors qu’en quelques jours, elle avait reçu plus de 1200 signatures de soutien, dont celles des responsables de la Confédération Internationale Solidaire et Écologiste (CISE) et qu’elle représentait un droit de réponse légitime.
Cette série d’événements illustre bien l’atmosphère actuelle en France : un refus du gouvernement et de nombreux médias de combattre le sionisme; aboutissant à sa pénalisation accrue et à sa censure, synchrones d’un génocide en cours constaté par de nombreuses intstances internationales: l’O.N.U., Amnesty, Human Rights Watch,..
La Confédération Internationale Solidaire et Écologiste sera toujours pour plus d’égalité, de justice, de liberté entre individus et entre peuples.
Bureau de la CISE
12/04/2025
Echanges avec Le Monde
Deuxième réponse du journal Le Monde le mercredi 2 avril
Monsieur,
Nous avons bien reçu votre tribune. Nous l’avons lue attentivement et nous vous remercions
de l’intérêt que vous portez au journal Le Monde.
Malheureusement, il ne nous sera pas possible de la publier compte tenu du nombre de textes que nous recevons pour un espace limité.
Le journal reste bien entendu ouvert à vos propositions futures.
Veuillez recevoir, Monsieur, l’assurance de toute notre considération.
L’équipe Idées Débats du Monde
Deuxième lettre au journal le Monde le mardi 1er Avril
Monsieur,
Nous nous permettons de revenir vers vous au sujet de la tribune publiée dans vos colonnes le 21 mars 2025 intitulée « Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme ! » signée par plusieurs responsables politiques, pour laquelle nous avons sollicité un droit de réponse, au titre de l’article 13 de la loi de 1881, le dimanche 30 mars 2025.
Nous avons reçu ce mardi 1er avril une réponse nous indiquant que votre journal manquait de place.
Après vérification, nous avons constaté que la tribune initiale était plus courte que notre réponse. Nous avons donc procédé à des coupes ramenant à 869 mots notre droit de réponse, contre 916 pour la tribune initiale.
Nous nous permettons d’attirer votre attention que la tribune du 21 mars 2025 portait une accusation qui, de notre point de vue, vise la diffamation et nous mets en danger.
Des termes aussi chargés et brutaux que « antisémites », utilisés tout au long du texte, faisant des parallèles particulièrement douteux, ne peuvent pas, de notre part, rester sans possibilité de réponse.
Aussi, nous vous demandons de publier notre droit de réponse dont la longueur et le nombre de signataires apparents ne dépassent pas la longueur de la tribune du 21 mars.
Notre demande rentre totalement dans le cadre de l’article 13 de la loi de 1881 ainsi que des solutions dégagées par le juge en la matière.
Nous sommes maintenant à 1700 citoyens à avoir contresigné cette tribune.
A la lumière de ce que nous venons de développer, et au regard de l’importance du sujet, nous vous demandons de bien vouloir reconsidérer notre demande.
Si vous avez trouvé de la place dans vos colonnes pour permettre à 200 personnes de nous insulter, vous pouvez tout à faire trouver de la place pour que 1700 autres puissent répondre.
Veuillez recevoir, Monsieur le directeur, l’expression de nos salutations distinguées.
Au titre des signataires,
Anne Marie Marteil-Oudrer (ATTAC)
Alban Desoutter (Libre Pensée)
Réponse du monde ce mardi 1er avril 2025 :
Madame, Monsieur,
Nous avons bien reçu votre tribune. Nous l’avons lue attentivement et nous vous remercions
de l’intérêt que vous portez au journal Le Monde.
Malheureusement, il ne nous sera pas possible de la publier compte tenu du nombre de textes que nous recevons pour un espace limité.
Le journal reste bien entendu ouvert à vos propositions futures
Veuillez recevoir, Madame, Monsieur, l’assurance de toute notre considération.
L’équipe Idées Débats du Monde
Lettre au journal Le Monde le dimanche 30 mars
A Monsieur Louis Dreyfus, directeur de publication du journal Le Monde
Monsieur,
Suite à la publication le 21 mars 2025 dans vos colonnes d’une tribune intitulée « Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme ! » signée par plusieurs responsables politiques, nous sollicitons un droit de réponse, inclus dans la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 (article 13).
Cette tribune vise ceux parmi nous qui sont engagés dans le combat pour la paix, pour le cessez le feu et qui ont des positions critiques sur Israël.
Surtout elle cherche volontairement à assimiler la critique du sionisme à de l’antisémitisme.
Elle nous concerne donc directement, et elle nous est préjudiciable.
Aussi, nous demandons à ce que notre point de vue collectif puisse être porté à la connaissance de vos lecteurs au titre du droit de réponse. Vous trouverez ci-dessous le texte qui nous permet de répondre, avec une longueur et un nombre apparent de signataires dans les mêmes proportions que la tribune initiale du 21 mars 2025.
Veuillez recevoir, Monsieur le directeur, l’expression de nos salutations distinguées.
Au titre des signataires,
Anne Marie Marteil-Oudrer (ATTAC)
Alban Desoutter (Libre Pensée)
Pour que la lutte contre l’antisémitisme ne serve plus de prétexte à la répression
Droit de réponse à la tribune publiée dans le journal le Monde le 21 mars 2025 « Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme ! »
Pour que la lutte contre l’antisémitisme ne serve plus de prétexte à la répression de ceux qui dénoncent le génocide palestinien
Nous, militants de la cause palestinienne, avons été choqués par la tribune, publiée par Le Monde, d’un collectif regroupant essentiellement des responsables politiques qui cherchent depuis le début à invisibiliser le génocide palestinien.
Cette tribune demande la pénalisation de l’antisionisme par l’inscription de celui-ci comme délit pénal par voie législative.
Ce texte est une nouvelle falsification grossière de la vérité historique, que nous entendons démontrer.
De quoi le sionisme est-il le nom ?
On lit dans cette tribune : « Le sionisme, c’est un idéal d’émancipation, un ancrage durable, un barrage à la haine, un rempart à l’extermination. ». Après un an et demi de bombardements, 50 000 morts dont plus de 15 600 enfants, des milliers de blessés, d’amputés, de torturés, d’orphelins et 70 % du territoire dévasté, nous estimons qu’il est logique d’en douter. Le sionisme, c’est à la fois la division territoriale de la Palestine sur des bases ethniques et l’extension sans fin de frontières jamais définies. L’entité qui porte ce projet n’est en rien représentative d’un peuple, mais au contraire, reflète les intérêts économiques et militaires de pays étrangers à la région, à commencer par les Etats-Unis. Nous assistons actuellement à l’aboutissement d’un projet d’expansion militaire et coloniale fondé sur la destruction de tout un peuple.
Cette tragédie n’a pas commencé le 7 octobre, mais il y a un siècle avec le nettoyage ethnique méthodique de la Palestine, combinant des phases d’agression miliaire de haute intensité et des phases d’oppression impitoyable basée sur un régime d’apartheid et d’enfermement généralisé des Palestiniens, d’assassinats, d’expulsion massive et de refus du retour des réfugiés.
Le droit international bafoué de façon continuelle par Israël
La première résolution bafouée par Israël est celle dont elle tire son existence même, la résolution 181 qui proposait un plan de partage avec un État israélien pour les juifs et un État arabe pour les Palestiniens. Ce plan de partage n’a jamais été respecté.
Selon le journal israélien Haaretz, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté depuis 1947 près de 1 500 résolutions. Entre 1968 et 2002, Israël a « violé 32 résolutions qui comportaient la condamnation ou les critiques à l’égard des politiques et des actions des gouvernements », se plaçant ainsi au premier rang des pays enfreignant les résolutions de l’ONU. Pour la seule année 2022, Israël a battu tous les records en faisant l’objet de 15 résolutions de l’ONU, pendant que la Russie faisait l’objet de 6 résolutions. 2022, c’est bien avant le 7 octobre 2023, et l’oppression, l’occupation, l’apartheid et le blocus de Gaza apparaissaient à la Communauté Internationale suffisamment insupportables pour interpeler 15 fois le gouvernement d’extrême-droite israélien, mais sans jamais le mettre au ban des nations. Certains d’entre nous pensent que la solution réside dans l’ONU, d’autres pensent le contraire, car ses positions sont à géométrie variable. Pourquoi l’ONU n’envoie-t-elle pas des casques bleus en Palestine comme force d’interposition ? Quels que soient les moyens, le massacre doit cesser tout de suite et définitivement, car le sionisme dévaste la terre de Palestine et bafoue le droit international.
En finir avec l’instrumentalisation de l’antisionisme
Tous les sionistes ne sont pas juifs et tous les juifs ne sont pas sionistes : une des ambitions de cette sombre tribune est d’essentialiser les juifs comme cibles de l’antisionisme. C’est un procédé malhonnête, dangereux et… antisémite.
Car, que cherchent les auteurs de cette tribune en assimilant les juifs du monde entier aux atrocités israéliennes, tout en indiquant qu’elles procèdent « d’un idéal d’émancipation » ? Quelle stratégie et quel cynisme animent des signataires n’ayant pour la plupart rien à voir avec le judaïsme et étant largement insérés dans les institutions ? De quel droit stigmatisent-ils les juifs français avec de tels propos ? Ces sionistes, quel que soit leur parti, sont des racistes prêts à mettre une cible dans le dos de tous ceux qui s’opposent à leur projet colonial.
Rien ne peut justifier l’actuel nettoyage ethnique : les Palestiniens ne sont pour rien dans l’antisémitisme des années 30 en Allemagne, en France, en Italie…
Un passage du texte pousse même le raisonnement à son absurdité totale : « On ne reproche plus aux juifs de vouloir contrôler le monde mais aux sionistes de vouloir contrôler les terres » Il ne faudrait donc pas critiquer le vol de terres et les dévastations des colons, car cela pourrait être comparé aux arguments ayant cours dans l’entre-deux-guerres ? Mais en quoi le Palestinien d’aujourd’hui est-il responsable des élucubrations de l’extrême-droite européenne des années 1930 ?
En grand nombre, des juifs du monde entier disent « pas en mon nom » et rappellent qu’on avait proclamé « plus jamais ça » après le génocide perpétré par les nazis.
Des millions de citoyens sont saisis d’horreur en voyant hommes, femmes et enfants massacrés par milliers en direct et sans que les dirigeants des pays européens en perdent le sourire, ni l’opportunité de vendre des armes.
Expliquer que l’émancipation d’un groupe ne peut passer que par un État religieux signifie donc qu’il serait impossible de combattre pour un Etat laïque, traitant les citoyens de la même manière quelle que soit la religion. Drôle de conception ! Pour nous, tous les citoyens doivent jouir des mêmes droits, indépendamment de la religion.
Répéter un mensonge n’en fait pas une vérité.
L’antisionisme n’est pas de l’antisémitisme… et ils le savent !
Notre empathie n’est pas dictée par les considérations des marchands d’armes américains. Nous sommes solidaires des juifs antiracistes, y compris israéliens, et clamons que le droit international doit être le cadre du règlement pacifique des conflits. Nous admirons tout autant une Rima Hassan qu’un Pierre Stambul ou un Rony Brauman. Nous nous intéressons trop à la justesse de l’émancipation pour prendre en compte les convictions religieuses ou philosophiques.
Nous en appelons à toutes celles et ceux, militants démocrates, défenseurs des droits de l’homme, descendants de la résistance, syndicalistes, journalistes honnêtes, politiques auxquels il reste une conscience, et à tous ceux qui refusent le chantage et regardent avec lucidité l’étendue des injustices faites aux Palestiniens depuis un siècle. La critique du sionisme est une liberté qui nuit à l’extrême-droite et à ses marchepieds.
On ne règle pas un problème politique en interdisant la liberté d’expression. Liberté qui est toujours celle de celui qui pense autrement.
En aucun cas, la moindre loi ne peut venir interdire à celleux qui dénoncent le génocide de donner leurs arguments, y compris dans leur combat contre le sionisme.
Signataires :
- Pascal Andre, Médecin infectiologue et urgentiste
- Olivier Azam, Réalisateur-producteur-éditeur
- Sebastien Barles, Adjoint au Maire de Marseille / les Écologistes
- Jean-Luc Bennahmias, Député européen (2004-2014)
- Martine Boudet, Conseil Scientifique d’ATTAC
- Jacques-Marie Bourget, Journaliste
- Houria Bouteldja, QG décolonial
- Claude Calame, Historien, EHESS Paris
- Pierre Cours-Salies, Sociologue Professeur émérite Université Paris 8
- Christian Eyschen, Secrétaire Général De La Libre Pensée
- Blanche Gardin, humoriste et comédienne
- Alain Guiraudie, cinéaste
- Gerard Haddad, psychanalyste Écrivain
- Nathanaël Kahn, chanteur, membre de Tsedek!
- Pierre Khalfa, économiste Fondation Copernic
- Hélène Korb, UJFP, petite-fille de déportée
- Daniel Kupferstein
- Mathilde Larrère, historienne
- Frédéric Lordon, Philosophe
- Yolande Moreau, comédienne/ réalisatrice
- Serge Sebban, membre de la LDH, historien
- Michèle Sibony, UJFP
- Pierre Stambul, UJFP
- Julien Théry, Historien