L’Affaire du Siècle a gagné ! Ce mouvement avait porté plainte il y a deux ans contre l’Etat français pour son inaction envers le changement climatique, et le tribunal lui a donné raison en considérant que l’Etat était en faute. Cela se traduit par la possibilité à des citoyens victimes du changement climatique de demander des réparations à ce gouvernement, si ce jugement est confirmé dans deux mois.
Bien entendu, l’État peut faire appel, et les embûches juridiques sont légions, mais il s’agit d’une victoire, et la Convention Citoyenne pour le Climat n’est certainement pas étrangère à ce verdict. En effet, le président Macron a largement élagué les propositions de la Convention pour la faire entrer dans le corpus juridique. Cette Convention était une promesse du fameux « Grand Débat » qui devait calmer les Français sur les rond-points et dans les rues avec des gilets jaunes : les propositions de la Convention Citoyenne sur le climat devaient automatiquement devenir des textes de loi. Macron s’est joué des représentants légaux des Français qui avaient travaillé pendant des mois et qui ont été convaincus de leurs propositions. Il s’en est joué car son agenda se fiche de l’écologie et du réchauffement climatique. Son agenda est la privatisation du pays, comme en ce moment la privatisation d’EDF. Comment une entreprise de fourniture d’énergie privée peut-elle tenir compte du réchauffement climatique ? En luttant contre le gaspillage ? En mettant un bandeau en bas de ses pubs, comme pour l’alcool « à consommer avec modération » ?
Bien sûr, l’électricité en France est produite à 80% par le nucléaire qui, lui, ne devrait pas être privatisé de si tôt. Suivant la méthode déjà employée en Grèce pour sa compagnie publique qui exploite la lignite, l’entreprise nationale vend des kwh en dessous du prix de revient à des revendeurs privés pour que des privés engrangent des bénéfices sur le dos de la nation. Pendant ce temps-là c’est le citoyen qui doit lutter pour le climat, en payant au prix fort les énergies renouvelables, toujours à des fournisseurs privés, car ce sont eux qui ont la priorité pour fournir cette énergie, l’énergie verte ! Mais la solution pour que l’énergie soit verte et sociale en même temps consiste à garder cette ressource comme un bien public, géré dans le cadre d’une grande transition écologique, avec sortie à terme du nucléaire, avec dans une première étape subventionner les municipalités pour qu’elles deviennent autonomes énergétiquement. Et là, on peut leur faire confiance pour ne pas gaspiller l’énergie.
La C.I.S.E. , s’engageant pour que cette transition s’accomplisse, se réjouit de cette pré-condamnation. Elle souhaite que ce gouvernement soit condamné à payer des pénalités dissuasives et incitatives en mars prochain afin que la France tourne le dos à une politique suicidaire pour l’humanité et la planète
Frédéric Bendali et Vincent Buard