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Les exactions policières : le ver est dans le fruit 

Difficile d’imaginer qu’une caméra de surveillance puisse se retourner contre ceux qui sont censés nous protéger. Les images, crues, montrent à quel point le ver est dans le fruit ; la violence, le racisme dans la police ; l’impunité dont les forces de l’ordre ont pu faire preuve pour en arriver là. On peut comprendre qu’une succession d’événements, comme par exemple une rébellion (ce que les policiers ont d’ailleurs mis dans leur rapport initial) puisse dégénérer en tabassage brutal – et encore ! car la police est formée aux techniques de maintien de l’ordre qui doivent empêcher d’arriver à ces extrémités. La situation est d’autant plus inadmissible que rien ne la justifiait. Si des forces de l’ordre pratiquent de cette manière-là, c’est qu’il y a eu auparavant une escalade voire une banalisation de la brutalité dans leur quotidien. Combien de personnes ont subi des attaques, physiques et verbales, avant Michel Zecler ?  Combien de fausses déclarations ont été commises, voire extorquées des victimes par des membres des forces de l’ordre ces dernières années ?

Dans son témoignage, accablant, Michel Zecler fait une remarque qui donne l’ampleur de la détérioration de nos relations sociales, de notre rapport à l’autorité. La victime explique qu’elle a cru que ces individus n’étaient pas de la police. Terrible constat car effectivement, le citoyen lambda est en droit d’attendre une protection de la police non une maltraitance. Il est vrai qu’avec une classe politique qui ment, et parfois triche, on peut se dire qu’après tout, ces exactions policières relèvent de la même logique, celle de la dégradation de la morale publique. 

En tant qu’organisation de gauche, la CISE a une pensée pour toutes les victimes, des Territoires aux jeunes de banlieues qui ravalent leur colère. Michel Zecler va devenir un symbole de notre action. L’événement n’est pas isolé, il concerne la France tout autant que les pays où la dérive fasciste a déjà creusé son sillon. Faute de stopper cette dérive, la prochaine étape sera l’assassinat banalisé. 

 William Gueraiche

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