On pensait déjà avoir touché le fond avec l’incurie du gouvernement face à la crise du covid. Il semblerait que non. La main tendue d’une majorité en crise en direction de l’électorat du Rassemblement National montre à quel point les hommes et les femmes au pouvoir sont prêts à tout pour le conserver, quitte à sacrifer la morale publique.
L’idéal républicain est battu en brèche. La fraternité, que l’on pourrait plus exactement qualifer de solidarité aujourd’hui, est oubliée. Les réfugiés sont chassés par la force, ATD-quart monde, l’une des associations les plus engagées pour combattre la pauvreté en France, perd son siège au Conseil Economique et Social. Tout un symbole. Les libertés individuelles sont remises en question. L’article 24 de la loi dite de Sécurité globale pénalise la « discusion malveillante » d’images de forces de l’ordre. Policiers et gendarmes, autrefois le bras armé de la démocratie, peuvent donc faire de la répression des mouvements sociaux et non plus, simplement, du maintien de l’ordre. La discussion de la suppression des alloca!ons familiales pour absentéisme scolaire est un vieux serpent de mer aux visées électorales évidentes. En Marche, aidé de la droite dite classique, chasse en meute sur les terres de l’extrême droite. Les pauvres, les Arabes, les noirs n’ont qu’à bien se tenir. Le racisme est dorénavant décomplexé. Et même tendance.
Rien ne semble arrêter l’appétit de pouvoir de nos gouvernants. Puisqu’il est admis que l’on puisse dire une chose et faire son contraire, le gouvernement prend ses aises avec les élections. Celle des Conseillers des Français de l’étranger en est un bel exemple. Alors que le gouvernement en place, édicte les règles, il ne les suit pas. En Marche fait campagne hors des dates officielles, le président de la république sort de son rôle d’arbitre pour courtiser un électorat dont il a besoin pour les prochaines sénatoriales. La CISE fera tout ce qui est en son pouvoir pour que l’Etat de droit ne soit pas qu’un vain concept.
William Gueraiche