Les marchés du Bio sont en diminution

D’après le président de SODIIAL (Société de diffusion internationale agro-alimentaire) Monsieur Damien Lacombe, « On est dans une situation où pour la première fois le marché des produits bio, a marqué une pause dans son développement ». Le propos est repris par les spécialistes économiques autoproclamés, les marchés du bio sont arrivés au maximum de leurs demandes. Les ventes sont à leur maximum et les reconversions des exploitations au bio sont en diminutions, voir elles rétrogradent.

Pour les experts, le marché du bio s’essouffle car les prix sont peu attractifs par rapport aux produits « conventionnels », industriels devrait-on dire.

Je rajouterais qu’en parallèle, à cause des politiques néo-libérales de nos gouvernements successifs le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes ne cesse de diminuer.

Les effondrements de tous les milieux vivants, animaux et végétaux, mais aussi énergétique et minéraux sont en marche.

Et malgré tout cela, contrairement à leurs habitudes, la solution proposée par ces dit « experts » est de diminuer les prix payés aux producteurs.

Regardons les choses différemment. Ayons l’ouverture d’esprit nécessaire, ne soyons pas comme ces grands groupes industriels et la FNSEA qui ne jurent que par l’optimisation du profit pour les actionnaires, au détriment des paysans et de la santé des consommateurs.

La production bio qui protège la nature ne doit pas faiblir. Ce n’est donc pas le moment de diminuer les revenus des paysans bio. Il faut au contraire tout mettre en œuvre pour développer leurs capacités à produire. Les produits bio nécessitent moins d’intrant mois de ressources énergétique mais plus de mains d’œuvre. Face à ce constat, il est donc temps de revoir notre modèle de société.

Une des solutions serait de permettre plus d’agriculture respectueuse de la nature. Les modèles ne manquent pas : bio, permaculture, biodynamie, agroforesterie…. Il serait temps, d’installer plus d’agriculteurs dans les campagnes, plus de commerce de proximité dans nos villes, plus de structures à taille humaine. La confédération paysanne, le préconisait déjà dans les années 1980.

Il n’est pas dit que sur un modèle intégré où le consommateur, le producteur et le commerçant définissent chacun leurs besoins, les prix ne soient pas inférieurs à un système industriel. Il n’y a plus d’actionnaire dans le système. Beaucoup moins de bureaucratie, pas de publicité, ni packaging. Les coûts de transport sont réduits. L’actions des banques et le coût des crédits peuvent être limités. Puisque le système est intégré, planifié, le financement des activités, peut être partagé et non supporté par le seul acteur concerné.

Comme le Costa Rica a intégré le vivant dans sa constitution, il est possible de changer notre façon de penser la vie au sens très large. L’augmentation de la production biologique, ne pourra être efficace que dans un cadre de concertation citoyenne, de consentement mutuel et non d’un dictât qui imposera sa loi, reléguant le bio a une marchandise sans âme.

Philippe Salanova

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