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Les pénuries industrielles, reflet d’un système à bout de course

penuries industrielles

La pénurie de composants micro-électroniques conduit les constructeurs automobiles allemands à fermer temporairement des usines. Audi, VW, Daimler notamment sont touchés. D’après des experts économiques allemands cette pénurie pourrait ralentir la reprise économique en Europe en freinant la reprise de la production industrielle.

Cette pénurie touche aussi les puces microscopiques et atteint toutes les filières industrielles européennes.

On y trouve de tout dans cette affaire : une mondialisation libre-échangiste sans souci de sécurité, conçue pour la navigation par beau temps, les effets du réchauffement climatique avec une usine au Texas bloquée par des accidents météorologiques, la dépendance à un petit nombre de fournisseurs avec l’impact d’un incendie dans une usine japonaise. Souvenons nous : en 2010 et 2011 avait eu lieu la pénurie de disques durs dans le monde, un composant déjà à l’époque très standard, sans grande valeur ajoutée. Ce qui avait sauvé en partie les constructeurs était que l’un d’eux, Fujitsu, avait conservé, plus par hasard que volonté, une chaîne de production en Bavière, alors que les producteurs de masse Thaïlandais et vietnamiens interrompaient leurs chaînes suite à des inondations. D’ailleurs, l’usine d’ordinateurs et de serveurs d‘Augsbourg devrait fermer dès la fin de la crise pandémique.

Aujourd’hui il n’y a plus de sécurité industrielle nulle part.

Il faut aussi relocaliser pour cela.

Et recycler. La pénurie a aussi des sources dans l’épuisement des matières premières minérales. La recherche fondamentale, publique, pourra peut-être mettre au point des alternatives technologiques. Entre-temps, il faut relocaliser la production et s’appuyer sur un recyclage fin.

La Confédération Internationale Solidaire et Ecologiste (C.I.S.E.) est convaincue de la nécessité de repenser différemment les modes de production et d’échanges. Etre solidaire, c’est penser le monde dans sa continuité, et les mines de matières premières minérales où travaillent des enfants sont en lien direct avec les épuisements du climat des modes d’exploitation de minorités prospères, peu soucieuses de l’emploi juste dans leurs pays de résidence. Etre écologiste, c’est se confronter aux contradictions des modes d’échanges, qui affectent jusqu’à la production en Occident de biens de consommation courantes. La crise ces composants électroniques n’est qu’un des nombreux symptômes de la nécessité de penser autrement notre humanité. Si nous ne réussissons pas à le faire solidairement, le risque existe que l’on nous impose un nouveau féodalisme.

Mathieu Pouydesseau

Mai 2021

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