MOBILITE PLUS « VERTE » : LA TECHNOLOGIE NE SUFFIRA PAS, L’HUMAIN AVANT TOUT

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MOBILITE PLUS « VERTE » : LA TECHNOLOGIE NE SUFFIRA PAS, L’HUMAIN AVANT TOUT

En France, plus du tiers des émissions de CO2 sont dues au transport (plus de 2 fois la moyenne mondiale), dont 55% aux véhicules individuels; il s’agit donc d’un enjeu significatif, sans être majeur mais qui touche plusieurs points sensibles de nos modes de vie.

Si l’on veut agir en minimisant cette source d’émission de gaz à effet de serre, autant commencer par éviter le déplacement ou de le partager (véhicules partagés ou rotatifs, auto partage…). Cela implique non pas forcément de renoncer mais au moins de plus planifier, combiner, flexibiliser, opportuner (saisir une opportunité). Les applications informatiques (qui ont leur propre empreinte écologique) pourraient bien sûr contribuer grandement dans cette perspective. Cependant, pour dépasser la bonne volonté de chacun, la seule mesure incitative serait augmenter significativement le coût “à la pompe”, ce qui on l’a vu, est une mesure inégalitaire, qui a déclenché de façon répété des révoltes populaires. La possibilité de quota, de prix différenciés paraît difficilement gérable. La région Île-de-France semble vouloir expérimenter des mesures incitatives en rémunérant ceux qui partagent leur véhicule, étant donné les bénéfices immédiats énormes à de multiples niveaux dès le premier passager, si l’effet d’aubaine prévisible (déplacements effectués plus fréquents ou plus longs car facilités ou quasi gratuits) ne les compense pas trop.

Les solutions de transports publics, de modes actifs sont l’alternative idéale, mais excluent encore une fois massivement ceux qui résident dans le péri-urbain (en extension constante, avec 11% du territoire et plus de 40% de la population) et en milieu rural. Une solution dont le déploiement semble accessible pour des régions, communautés urbaines est la mise en place de bus rapides et fréquents, avec circulation prioritaire, à gaz.

La voiture électrique semble la réponse universelle. Avec 3 limites au moins :

  • les réserves de matières premières sont limitées et hors d’Europe : accaparement par les plus riches et épuisement sont à considérer
  • son empreinte écologique (énergie et pollution pour l’extraction et transformation des matières premières) est essentiellement produite à la confection, son usage doit donc être maximum en terme d’occupation et de distance parcourue. Là encore attention à l’effet d’aubaine.

Il serait donc particulièrement opportun de mutualiser les véhicules électriques, sous les différentes modalités possibles (y compris avec installation de bornes en grande périphérie si besoin) en milieu péri urbain et rural.

  • La recharge des batteries avec de l’énergie décarbonée, ce qui en France est assuré par l’énergie nucléaire, et devrait lentement passer sous forme renouvelable.

A la CISE nous sommes convaincus que la transition écologique ne se fera pas sans revitaliser le lien social et la solidarité qui en découle, dans le cadre d’un projet de société radicalement différent de ce que les gouvernants successifs perpétuent depuis des décennies.

Gaël Claquin

Mai 2019

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