Les tarifs d’EDF sont fortement impactés par les prix de marché (https://www.picbleu.fr/page/pourquoi-les-tarifs-prix-electricite-vont-augmenter). En effet, les concurrents d’EDF, qui n’ont pas accès au nucléaire, sont obligés de payer plus cher l’énergie pour produire l’électricité qu’ils vendent. Cela a affecté leur rentabilité. C’est alors que la CRE (Commission de Régulation de l’Energie) en a déduit qu’il fallait augmenter les tarifs réglementés d’EDF de 5.9 % pour que la concurrence puisse s’exercer. La voilà « libre et non faussée » ! Ces concurrents sont surtout des compagnies financières qui en majorité n’ont rien investi dans les moyens de production d’électricité, ne voient pas d’intérêt à faire des financement à long terme à cause d’un marché devenu volatile par la volonté de la Commission européenne. Certains sont des fonds de pension états-uniens ne payant même pas d’impôt en France !
Autrement dit, c’est la privatisation de la fourniture de l’électricité qui est la cause de la hausse de son prix, même si cette fourniture est loin d’être prédominante en France à cause justement de son origine nucléaire publique. Le peuple française risque gros avec le nucléaire mais bientôt il perdra aussi l’avantage que cela lui donne par rapport au prix de l’électricité que paient ceux qui utilisent encore le charbon ou le gaz. C’était pourtant la baisse du prix de l’énergie qui était promise par la sacrosainte mise en concurrence « libre et non faussée » dans la directive pour libéraliser le marché de l’électricité en 2016. Cette ambition a échoué en Allemagne, en Grande-Bretagne, et à présent en France ! Pourquoi avoir, face aux échecs de nos voisins, refusé d’en tirer les conséquences? Simple incompétence ou aveuglement idéologique lié aux intérêts de quelques puissants actionnaires ?
En plus des besoins vitaux (chauffage), ou semi-vitaux (appareils ménagers,éclairages publics et privés,.. ) , il faut accompagner les nouvelles technologies (Internet, smartphones, véhicules électriques,..) devenues quasi obligatoires. L’électricité est ainsi encore plus stratégique qu’avant, indispensable au bon fonctionnement de toute société.
Face à cette dépendance, le « capitalisme vert » ne peut résoudre l’équation de la diminution du gaspillage et de la recherche du profit simultanés. Répétons une évidence : Comment un fournisseur d’électricité privé peut-il inciter les consommateurs à consommer moins dans le cadre de la COP26, visant à une réduction des gaz à effet de serre ?
A la CISE, nous demandons la renationalisation de l’énergie ou la création d’un service public Européen de fourniture d’électricité afin de mener à bien la transition écologique forte et urgente dont ont besoin la France et la planète entière.
Frédéric Bendali et Vincent Buard