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Violences policières et image de la Macronie dans le monde

violences urbaines nahel

Un adolescent de 17 ans, Nahel Merzouk, a été abattu par un officier de police le mardi 27 juin 2023. Il circulait dans une voie réservée aux bus et après que des policiers ont fait arrêter le véhicule, l’un d’eux a menacé l’adolescent de son arme à feu. On a entendu une injonction criminelle de leur part lors de son redémarrage (« Shoote le ! ») immédiatement appliquée. Il s’agit d’une exécution extra-judiciaire permise par la loi de Cazeneuve (alors P.S.) en 2017. Cette loi, inspirée par la « guerre contre le terrorisme » et le Patriot Act américain à la suite des attentats sur les tours jumelles, donnait aux agents de police toute latitude pour juger si la personne contrôlée pouvait « mettre ultérieurement une vie en danger » si elle n’obtempérait pas à leurs injonctions. On connaît les dérives des lois « antiterroristes », notamment à Guantanamo.

La CISE rappelle que sur les ronds-points, en 2018-2019, on ne regardait pas la religion de celui qui portait le gilet jaune et demande de revenir à une appréciation politico-sociale et non ethnique de la situation.

Nous condamnons la destruction de bâtiments publics, de voitures, de commerces mais considérons que la faute est double : celle des manifestants concernés et surtout celle des pouvoirs publics, conscients que depuis trop longtemps le feu couve mais n’ayant pratiquement rien fait pour prendre le mal à la racine. Comme le montrent les “appels au calme” stériles car sans accompagnement de mesures à caractère social. Seule la répression a fait baisser l’intensité des émeutes, qui recommenceront faute de prise en compte de la frustration des jeunes des quartiers populaires, boucs-émissaires de l’Etat et des médias dominants.

A la CISE, nous savons par nos contacts internationaux que la comparaison de la police française avec celles les autres d’Europe la couvre d’opprobre: beaucoup plus violente, avec une culture de l’impunité ayant pour cause une police des polices complètement dépendante de son corps d’origine et pour conséquence des exigences d’impunité absolue, une pratique fréquente et éhontée du mensonge, la menace à l’égard des citoyens et de la classe politique, gouvernement inclus.… Erdogan, Sissi, Netanyahou et d’autres leaders mondiaux d’extrême droite pourront continuer comme par le passé à citer l’exemple français pour se dédouaner de leurs violences policières.  L’O.N.U., la Commission des Droits de l’Homme de l’Union Européenne, Amnesty International, Human rights Watch condamnent les violences policières de France.

Elles incarnent l’échec du néolibéralisme, qui doit faire passer ses mesures impopulaires à l’aide de ses forces de l’ordre au point d’en dépendre. Leur impunité, permise par nos dirigeants actuels et passés du P.S. à la droite, l’est aussi par des médias publics ou privés à leurs ordres. Sortir de cette spirale de la violence sociale, politique, médiatique ne se fera que par une rupture avec l’ordre économique actuel qui l’orchestre. 

Vincent Buard et Frédéric Bendali – 14 Juillet 2023

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